04.
LES PAVILLONS ET REGISTRES BIS EN EUROPE
VERS UNE REFORME DU PAVILLON
BIS FRANCAIS
Introduction
Sommaire
Bibliographie
Introduction
Le navire en droit est une notion fondamentale
puisqu’elle est à l’origine de bien des contentieux et de l’application
de notions particulières, telles que celle de responsabilité.
En droit français, il n’existe pas de définition unique du
navire, surtout à une époque où techniquement le navire
peut revêtir des aspects très diversifiés (porte- conteneurs,
voiliers, navires à passagers,…).
Le Professeur Pierre BONASSIES a donné une définition du navire
: Le navire est tout engin mobile, adapté aux périls de la
mer et effectivement affecté à la navigation maritime, quelle
que soit sa dimension.
Selon le Doyen CHAUVEAU, le navire « est une entité qui est
composée de plusieurs éléments » ; il comprend
la coque d’une part, mais également les agrès, les apparaux
et accessoires, c’est- à - dire toutes les machines et les instruments
servant à la propulsion, la manœuvre et la conduite du navire.
Le navire est un meuble selon l’article 531 du Code Civil qui dispose que
« Les bateaux, bacs, navires,…, sont des meubles ».
Mais c’est un meuble particulier puisqu’il pourra être soumis par
exemple à une saisie (dont la procédure est proche de celle
de la saisie immobilière). De plus, il s’agit d’un meuble immatriculé,
dont la vente se fait par écrit.
Toutefois, il s’agit d’un meuble à part, en quelque sorte humanisé
de par son existence. En effet, on pourrait considérer que comme
un Homme, il naît sur la cale de construction ; il a un nom, une nationalité,
un domicile (son port d’attache), une identité concrétisée
par les documents de bord ; il exerce une activité (lucrative ou
de plaisance).
Il travaille, il vieillit et il meurt de mort plus ou moins violente dans
le cas d’un événement de mer ou d’un dépècement
par exemple.
Le Doyen RIPPERT dans son « Traité » disait poétiquement
« Le navire est une personne… le navire naît créé
par l’homme… sa naissance lui ouvre la vie… le navire a un nom… le navire
a un rang social, et la variété des classes est presque aussi
nombreuse que dans la société des hommes. Il est vaisseau
de guerre ou navire de commerce, militaire ou civil ; il est plus ou moins
fonctionnaire (paquebots postaux) ; il est marchand ou pêcheur, ou
même oisif (yacht)… parfois plus modestement, il se loue à
d’autres et devient serviteur…
Enfin le navire meurt, il est englouti dans les flots ou réduit à
l’état d’épave et déclaré innavigable ».
La loi du 3 janvier 1967 dans son article 3 définit les éléments
d’individualisation du navire, à savoir, son nom, sa nationalité
et son tonnage.
En ce qui concerne le nom du navire, par application de l’article premier
du Décret du 27 octobre 1967, le nom doit distinguer le navire des
autres bâtiments de mer. Les marques extérieures d’identité
doivent être portées sur le navire « dans les conditions
définies par l’autorité administrative ».
C’est le propriétaire du navire qui choisit librement le nom qu’il
attribuera à son navire, nom qu’il devra inscrire à la poupe
et à la proue du navire.
Le port d’attache est choisi librement par le propriétaire et son
nom devra être porté sur la poupe du navire.
Un navire étranger pourra avoir un port d’attache en France, sans
que sa législation nationale soit tenue de reconnaître à
ce système des incidences juridiques.
La jauge ou le tonnage constituent également un élément
d’individualisation du navire. La jauge conditionne les règles de
sécurité qui seront applicables, le montant des droits de
port, le calcul du plafond de limitation de responsabilité du propriétaire
ou de l’armateur.
Enfin, la nationalité du navire demeure fondamentale.
Le navire est individualisé par le lien qui le rattache à l’Etat
du pavillon.
Comme le souligne Martine REMOND- GOUILLOUD, dans son ouvrage, « Le
droit maritime » aux Editions PEDONE, « En toute rigueur, on
ne devrait pas employer ici le terme de nationalité : celui-ci désignant
en effet que l’appartenance à la population constitutive d’un Etat,
seuls les sujets de droit peuvent en être dotés »
Tout navire a nécessairement une nationalité et le navire
incapable de montrer son pavillon, est considéré comme apatride,
assimilé au navire pirate.
La nationalité du navire conditionne tant l’application du droit
international (elle va déterminer la loi applicable en haute mer)
que celle du droit interne (le droit national garantissant une protection
à ses nationaux).
Bien entendu les conditions d'attribution du pavillon sont fixées
souverainement par chaque État, de manière plus ou moins restrictive
selon le contexte international.
En France, ces conditions d'attribution furent tout d'abord fixées
par l'Acte de Navigation de l’An I (21 septembre 1793), puis incorporées
dans le Code des douanes en 1948, aux articles 219 et suivants de la loi
du 8 décembre 1948, modifiée en 1972 ; elles le furent ensuite
dans la loi du 3 janvier 1967 sur le statut du navire, dans son article
3, modifiée par la loi n° 75-300 du 29 avril 1975. L'acte de francisation
a évolué avec le temps.
Autrefois le navire devait avoir été construit en France pour
être francisé (ou pris à l'ennemi (Martine REMOND- GOUILLOUD)),
ce qui s'expliquait par la sauvegarde des secrets de fabrication et la bonne
santé des chantiers navals français, être la propriété
exclusive de Français et être armé pour l’essentiel
par un équipage français.
Si le navire appartient à une ou plusieurs personnes physiques, elles
doivent être pour moitié au moins des ressortissants d’un Etat
membre de l’Union Européenne ou pour un navire armé au commerce
ou à la plaisance, d’un Etat partie à l’Accord sur l’Espace
Economique Européen, elles doivent résider en France ou dans
le cas où elles résideraient moins de six mois sur le territoire
français, elles devraient y faire élection de domicile pour
toutes les affaires administratives et judiciaires se rapportant à
l’état du navire.
Si le navire appartient pour le tout à une société,
le siège social de cette société doit être établi
sur le territoire de la République française ou d’un autre
Etat membre de l’Union Européenne, ou s’il s’agit d’un navire armé
au commerce ou à la plaisance, d’un Etat membre de l’Espace Economique
Européen, sous réserve que l’exploitation et l’utilisation
du navire soient dirigées et contrôlées à partir
d’un établissement stable situé sur le territoire français.
Si le navire appartient à la fois à des personnes physiques
et à des sociétés, il pourra être francisé
à condition, toutefois, d’appartenir pour le tout, sans condition
de proportion dans la répartition de la propriété à
des « ressortissants d’un Etat membre de l’Union Européenne
ou, s’agissant d’un navire armé au commerce ou à la plaisance,
d’un Etat partie à l’Accord sur l’Espace Economique Européen
».
Le fait pour un Etat d’accorder sa nationalité n’est pas une décision
anodine.
Toutefois, avec le développement de plus en plus important du transport
maritime, les pavillons des Etats se sont retrouvés soumis à
une rude concurrence.
Certains Etats ont décidé d’accorder leur pavillon de manière
très libre, pour des raisons politiques et / ou économiques.
Ce fut le commencement du développement, depuis ininterrompu, des
pavillons dits de complaisance (« Flag of convenience ») ou
pavillon de libre immatriculation ou encore pavillons de nécessité.
En réaction, certains pays ont créé des pavillons bis,
caractérisés par un assouplissement des conditions d’immatriculation.
Sont conservées les exigences de respect des conventions internationales
portant sur le statut des marins, des normes de sécurité à
bord des navires,…
Les pavillons bis de par leurs particularités, leur situation à
mi- chemin entre les pavillons de complaisance et les pavillons nationaux,
sont un sujet d’actualité, notamment en ce qui concerne le projet
de « Registre International Français », qui à
l’heure actuelle est l’objet de vives réactions.
Ce mémoire va être l’occasion ainsi, d’aborder dans un premier
temps, les raisons du développement des pavillons et registres bis,
avant d’étudier successivement les pavillons et registres bis existants
en France puis en Europe.
Ce mémoire sera malheureusement daté puisqu’en ce qui concerne
le RIF, il s’efforcera de retranscrire le parcours difficile d’un tel projet,
qui pour l’instant n’a pas abouti.
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Sommaire
INTRODUCTION
CHAPITRE PRELIMINAIRE : EXPLICATION DU PHENOMENE DE « DEFLAGAGE
»
TITRE I –LE PAVILLON BIS FRANÇAIS
CHAPITRE I- L’ETAT DE LA FLOTTE FRANCAISE
CHAPITRE II- LES PAVILLONS BIS EXISTANT
CHAPITRE III- LE PROJET DE REGISTRE INTERNATIONAL FRANÇAIS : UNE
SOLUTION VIABLE ?
TITRE II- LES PAVILLONS ET REGISTRES BIS EN EUROPE
CHAPITRE I- LES PAVILLONS BIS
CHAPITRE II- LES REGISTRES BIS OU REGISTRES PAPIER EUROPEENS
CHAPITRE III- LE PROJET EUROS : VERS UN « PAVILLON DOUZE ETOILES »
CONCLUSION
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Bibliographie
OUVRAGES
GENERAUX :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Droit maritime de Martine REMOND-
GOUILLOUD, Editions PEDONE, Etudes internationales, 1988.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Cours du Professeur BONASSIES :
Droit maritime général
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Cours du GE- CIDAM
LEGISLATION :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Circulaire du 29 août 1990.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Arrêté du 20 mars
1987, Journal Officiel du 24 mars 1987, page 3314, article 5.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Loi n° 96-151 du 26 février
1996, Journal Officiel du 27 février 1996, pages 3094 et suivants
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Code du Travail Maritime
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Code du Travail d’Outre mer
CONVENTIONS INTERNATIONALES :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Convention des Nations Unies du
20 janvier 1986 sur les conditions d’immatriculation des navires
DOCTRINE :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Annuaire de Droit Maritime. Tome
XIII 1995 CDMA
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Le Droit Maritime français
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->DMF (643), Doctrine.
Nationalité des Capitaines de navires, CJCE par le Professeur Pierre
BONASSIES, Pages 1027 à 1034 et l’arrêt de la CJCE du 30/09/2003
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->DMF n°345 et 346 de septembre
et octobre 1977 : « les pavillons de complaisance »
Emmanuel DU PONTAVICE.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Committy of Inquiry
into Shipping Report, Londres, mai 1970: Commission ROCHDALE.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->“Le Droit du travail en Polynésie
Française : entre autonomie et assimilation » aux
Presses Universitaires d’Aix- Marseille, 2000.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Arrêt du 27/04/1999, CA
Rennes, sur le régime d’application aux marins servant sur un navire
immatriculé aux TAAF.
RAPPORTS :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Le Rapport de Jean-Yves HAMON
et Jean-Claude DUBOIS sur : « L’avenir de la flotte
de commerce française : une démarche collective - 1999 »
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Rapport RICHEMONT de 2002- 2003 :
« Un pavillon attractif, un cabotage crédible : deux
atouts pour la France »
MEMOIRES :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Mémoire de Jean-Christophe
RAMADIER sur « Le pavillon Européen, des pavillons de
l’Europe au Pavillon européen »- 1991
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Mémoire de Carole LEGOC :« Le
Pavillon Français » 1996 -1997
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Mémoire de Séverine
d’ALENCON-AILHAUD : « Les pavillons bis en Europe »
1998
PERIODIQUES :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Revue de droit Commercial, Maritime,
Aérien et des Transports.(Revue SCAPEL), d’avril, mai, juin 2003
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Annales de l’IMTM. 1993-1994
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Journal de la Marine marchande
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Le Marin
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Bulletin des transports et de
la logistique.
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->La Revue Maritime n° 458,
Dossier « Le Pavillon National »
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->La Revue Maritime n° 459,
Dossier « XXème journée nationale de la mer »,
« Le pavillon National »
SITES INTERNET :
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de l’AFCAN :
http://www.afcan.org/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de « Keep
it blue » :
http://www.joleguen.free.fr
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de la Marine Marchande :
http://www.marine.marchande.com/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web du Sénat :
http://www.senat.fr/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de l’Assemblée
Nationale :
http://www.assemblee-nat.fr/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web des Armateurs de France :
http://www.armateursdefrance.org/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web du Ministère de
l’Equipement et des transports :
http://www.equipement.gouv.fr/
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de l’Institut de
Droit Maritime de Stockholm
Fédération internationale des ouvriers du transport
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->Site Web de Légifrance :
documentation.Flotte de commerce sous pavillon Français en 2000
Liste des liens relatifs aux illustrations :
<!--[if
!supportLists]--les douze"Ø
Site Web de la commission
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/Antilles_neerlandaises.htm
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->http://www.cr-guadeloupe.fr/upload/documents/DpCiteconnPoleunive.pdf
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!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->ITU engagée à connecter le monde
<!--[if
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<!--[endif]-->http://www.consultationvoyages.com/cartegeante.gif
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!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->http://www.lib.utexas.edu/maps/europe/gibraltar.jpg
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<!--[endif]-->http://www.pilotlist.org/cliches/octobre2002/gibraltar.jpg
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!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/images/man-ile-G.GIF
<!--[if
!supportLists]-->Ø
<!--[endif]-->http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/images/man-ileP.GIF
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